Chienne, moi ? Seulement quand j’ai flairé le piège
Les Carnets de Duchesse 🐾 🎥 Écoutez cet article en version vidéo : https://youtu.be/jD_Vv1_W0jc
✨ Note liminaire de l’autrice (Christine Moreau)
« Ce texte n’est pas une plainte. C’est un procès-verbal. Une archive satirique griffée sur les murs d’un chenil qui se prenait pour un royaume. Duchesse, c’est la bête qu’on n’a pas pu dresser, celle qu’on a pointée du doigt pour mieux cacher ce qu’on étouffait chez les autres. Ce que vous lirez ici est une fiction mordante, mais ciselée sur l’os du réel. Car parfois, le délire est du côté de ceux qui tiennent la laisse. »
🎭 La scène
Une cour d’immeuble. Les volets grincent. Un gamin jette un caillou. Duchesse avance, museau haut, les oreilles tendues. Elle sent qu’ils murmurent : « Elle parle toute seule. » Ça les rassure de croire que c’est le symptôme. C’est en réalité le traitement.
Elle se parle à elle-même parce qu’ils ont tout fait pour qu’elle n’ait plus personne. Elle se parle parce qu’elle s’écoute encore. Et quand une chatte s’écoute, c’est qu’elle n’a pas fini de mordre.
🔍 La rage, le mythe, le contre-champ
Ils disent qu’elle a la rage. Qu’elle est trop vive, trop seule, trop lucide pour ne pas être dangereuse. En réalité, Duchesse a juste survécu à trop de pièges pour encore tendre la patte. Elle ne mord pas sans raison. Mais elle ne prévient plus.
Ils oublient que quand on veut abattre une bête trop libre, on commence par dire qu’elle est folle. Et qu’une fois qu’on l’a faite taire, on se félicite de l’ordre retrouvé.
Mais l’ordre n’est pas la paix. Et leur calme apparent est juste la peur que Duchesse recommence à parler.
🕵️♀️ La meute, le collier, et les médailles
Ils ont voulu la mettre en laisse. Mais Duchesse a la peau fine et la nuque raide. Elle n’a pas la morphologie de la soumission. Alors ils ont sorti le carnet de santé : « Elle a des antécédents. Elle se parle. Elle n’est pas stable. »
En réalité, ils confondent instabilité et mouvement. Ils confondent solitude et indépendance. Ils confondent les aboiements d’alerte avec de la déraison. Duchesse n’est pas un chien. Mais elle en connaît les règles. Et les trahisons.
🐾 La transmission, le flair, la trace
Duchesse a appris à son petit que parler à soi-même, c’est souvent le seul moyen de ne pas se perdre dans le vacarme.
Elle lui a appris que parfois, le plus grand signe de santé mentale, c’est de s’accrocher à sa propre voix quand toutes les autres mentent.
Et que ceux qui parlent seuls sont parfois les seuls à penser juste.
Elle lui laisse des phrases comme des croquettes philosophiques :
« Quand ils veulent t’abattre, ils t’accusent d’être enragée. Mais ce n’est pas la mousse aux lèvres qui les inquiète. C’est la flamme dans le regard. »
🎭 La chute
Ils voulaient un animal docile. Ils ont eu une survivante. Ils voulaient une dérision. Ils ont eu une détonation. Et maintenant que Duchesse parle, ils se demandent encore si elle est folle. Non, les gars. Elle est juste très bien informée.
— Duchesse, diagnostiquée libre et vaccinée contre vos muselières
📍 Note griffonnée sur le mur du chenil :
« Un chien qui pense inquiète. Une chatte qui répond dérange. Mais une chatte qui pense et qui répond… devient une affaire d’État. »
📢 Suivez-moi sur les réseaux :
📌 Youtube 📌 Twitter (X) 📌 Site officiel 📌 Mon livre 📌 Parce que je ne vis ni d'amour, ni d'eau fraîche