đŠâđ„ Chroniques d'une rĂ©sistante moderne I
1. Ils voulaient un citoyen, ils ont forgé un résistant
*Cet article fait partie d'une série en six volets intitulée "Chroniques d'une résistante moderne".
Cette sĂ©rie s'inscrit dans la continuitĂ© de mon travail sur "La RĂ©publique diluĂ©e", oĂč jâexpose les mĂ©canismes dâeffacement institutionnel et social Ă travers lâexpĂ©rience dâune cible civile.
Une chronique lucide, méthodique, empreinte de la rage froide des résistants silencieux.*
Manifeste du Phénix Noir
Ils voulaient des citoyens obéissants.
Ils ont créé leurs propres dissidents.
Ces chroniques racontent la naissance dâune rĂ©sistance intĂ©rieure.
Pas celle des grandes révoltes visibles.
Celle qui grandit dans le silence, qui se forge dans la solitude, et qui finit par rendre toute oppression stérile.
Je suis née de leurs trahisons.
Je porte en moi ce qu'ils ont détruit.
Je suis le Phénix Noir :
celui qu'on croyait avoir réduit en cendres,
et qui renaĂźt sans demander la permission.
Ils voulaient un citoyen, ils ont forgé un résistant
Ils ne voulaient pas d'un ennemi. Ils voulaient un rouage. Un pion bien huilé, qui s'incline aux injonctions et qui sourit aux trahisons.
Ils n'ont pas vu qu'en piétinant la confiance, ils faisaient éclore la résistance.
Que la soumission ne pousse pas dans les terres brĂ»lĂ©es. Que l'obĂ©issance meurt lĂ oĂč la dignitĂ© est blessĂ©e Ă mort.
Je n'étais pas née pour m'opposer. Je n'étais pas née pour me battre. Mais à force d'étouffer l'ùme, à force de travestir la justice, ils m'ont contrainte à choisir.
Je ne suis pas leur ennemie. Je suis leur Ćuvre involontaire.
Chaque exclusion, chaque humiliation, chaque mensonge a été une brique. Et sans le vouloir, ils ont bùti en moi quelque chose de plus solide qu'ils ne l'avaient imaginé : une fidélité farouche à ce qu'ils ont trahi.
Je suis née de leur faillite.
I. La naissance d'une dissidence intérieure
La résistance ne naßt pas dans la fureur. Elle germe dans le silence, dans la lente addition des renoncements exigés, dans le mépris jeté au visage de ceux qui croyaient encore.
On ne devient pas dissident par goût du conflit. On le devient parce qu'un jour, il n'est plus possible de feindre.
Parce qu'un jour, se taire revient Ă se trahir soi-mĂȘme.
Ils ont cru qu'en marginalisant, en étouffant, en isolant, ils feraient plier. Ils ont juste nourri la part la plus indestructible.
Celle qui refuse de se vendre pour un peu de paix.
II. L'acte de résistance est d'abord un serment intérieur
RĂ©sister, ce nâest pas clamer. Ce nâest pas se montrer. Câest faire un serment intĂ©rieur : je ne consentirai pas Ă mon propre effacement.
Ce serment, ils ne peuvent ni le voir, ni le comprendre. Ils croient avoir gagnĂ© parce quâils obtiennent des silences.
Ils ne savent pas que dans ces silences se forge une fidélité à tout ce qu'ils ont voulu détruire.
Le dissident n'a pas choisi d'ĂȘtre contre. Il a Ă©tĂ© expulsĂ© du monde des faux-semblants. Et Ă partir de lĂ , il avance seul, mais il avance debout.
Conclusion
Ils voulaient un citoyen modĂšle. Ils ont fabriquĂ© un rĂ©sistant sans drapeau et sans maĂźtre. Un ĂȘtre qui porte en lui la mĂ©moire de ce quâils ont trahi.
Ils n'ont pas gagnĂ©. Ils ont perdu quelque chose de bien plus grand qu'ils ne peuvent lâimaginer : lâadhĂ©sion silencieuse. Celle quâaucune propagande, aucune intimidation, aucun mensonge ne pourra jamais restaurer.
à force d'oublier leurs propres promesses, ils ont bùti, malgré eux, une génération de pierres dressées contre l'oubli.
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