đŠâđ„ Chroniques d'une rĂ©sistante moderne III
3. Le serment intérieur : quand plus rien ne nous fait plier
*Cet article fait partie d'une série en six volets intitulée "Chroniques d'une résistante moderne".
Cette sĂ©rie s'inscrit dans la continuitĂ© de mon travail sur "La RĂ©publique diluĂ©e", oĂč jâexpose les mĂ©canismes dâeffacement institutionnel et social Ă travers lâexpĂ©rience dâune cible civile.
Une chronique lucide, méthodique, empreinte de la rage froide des résistants silencieux.*
Manifeste du Phénix Noir
Ils voulaient des citoyens obéissants.
Ils ont créé leurs propres dissidents.
Ces chroniques racontent la naissance dâune rĂ©sistance intĂ©rieure.
Pas celle des grandes révoltes visibles.
Celle qui grandit dans le silence, qui se forge dans la solitude, et qui finit par rendre toute oppression stérile.
Je suis née de leurs trahisons.
Je porte en moi ce qu'ils ont détruit.
Je suis le Phénix Noir :
celui qu'on croyait avoir réduit en cendres,
et qui renaĂźt sans demander la permission.
Le serment intérieur : quand plus rien ne nous fait plier
Il y a un moment oĂč quelque chose cesse en nous. Un point silencieux, invisible, sans explosion. Mais irrĂ©versible.
Ce nâest pas un cri. Ce nâest pas une vengeance.
Câest une dĂ©cision nue : ne plus plier.
Pas pour dĂ©fier, pas pour exister dans le regard de lâautre. Simplement parce que câest fini.
Parce quâĂ force dâavoir Ă©tĂ© trahi, jugĂ©, exclu, il ne reste plus rien Ă nĂ©gocier.
Ce "non" intĂ©rieur ne sâannonce pas. Il ne cherche pas dâĂ©cho. Il devient une structure, un socle.
Et celui ou celle qui lâa posĂ© ne pourra plus jamais ĂȘtre reconquis.
I. Le pacte muet
Ce serment ne se prononce pas Ă voix haute. Il ne se partage pas, ne s'exhibe pas.
Il est le fruit dâun long effritement, dâun travail de sape lent et mĂ©ticuleux que le monde exerce sur ceux qui veulent encore y croire.
Puis un jour, lâintime se referme. On ne se dĂ©bat plus. On ne tend plus la main.
On se retire. Pas pour fuir, mais pour garder vivant ce qui en nous refusait de mourir.
Ce pacte nâa pas de mots, mais il est plus solide que tous les discours. Câest le moment oĂč lâon cesse de demander Ă ĂȘtre compris, et oĂč lâon commence Ă se garder entiĂšrement.
II. La posture irrévocable
"Ne plus plier", ce nâest pas se raidir. Ce nâest pas se fermer par orgueil. Câest ne plus offrir sa nuque Ă lâabattoir.
Câest dĂ©cider que ce quâon est vaut plus que ce quâon nous propose de devenir.
Il nây a plus de dĂ©bat intĂ©rieur. Plus de tentative de revenir dans la ronde. On avance en ligne droite, avec ou sans appui.
Et quand ceux qui ont mĂ©prisĂ©, ironisĂ©, tentĂ© dâĂ©teindre reviennent plus tard en feignant de ne rien avoir vu, on ne rĂ©pond plus. On ne revient pas.
Ils ne comprendront jamais que ce qui sâest fermĂ© ne sâouvrira plus.
Conclusion
Le serment intĂ©rieur est ce qui nous sauve du compromis fatal. Il nâa pas besoin de drapeau, ni de dĂ©claration. Il suffit Ă lui-mĂȘme.
Câest lui qui donne cette force muette, cette insolence paisible, cette capacitĂ© Ă traverser les regards sans flĂ©chir.
Ils pensent parfois quâils peuvent encore nous faire cĂ©der. Quâil suffit de bien sây prendre. Mais ce quâils ignorent, câest quâen nous, le serment a dĂ©jĂ Ă©tĂ© prononcĂ©. Et quâil nâest plus temps de parlementer.
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