Note liminaire de l’autrice
Cela fait dix ans que je vois venir le jeu. Dix ans que l’on me disqualifie pour antisémitisme, alors que je ne fais que nommer ce que tant de consciences refusent de regarder. Aujourd’hui, le silence n’est plus une neutralité. C’est une complicité. Et ceux qui l’entretiennent devront, un jour, en répondre. Parce que si la parole dérange, c’est qu’elle touche juste. Et si elle revient, c’est qu’on a voulu l’enterrer vivante.
1. Un État sanctuarisé au-dessus du droit
Israël est devenu l’unique zone interdite de la critique occidentale. Là où toutes les institutions peuvent être attaquées, caricaturées, questionnées, Israël, lui, est protégé par une muraille invisible mais solide : l’accusation d’antisémitisme. Elle tombe dès que la moindre critique politique émerge. Elle empêche la pensée. Elle muselle le débat.
Mais cette protection ne repose pas sur le droit. Elle repose sur la peur. Peur d’être mal compris. Peur d’être calomnié. Peur d’être mis à l’écart du cercle des bien-pensants. C’est cette peur-là qui fabrique des silences collectifs.
« On peut critiquer Dieu. On peut critiquer le pape. Mais critiquer Israël ? Sacrilège ! Sauf qu'à force de rendre un État sacré, on rend la justice impossible. » — Duchesse
2. La mémoire comme bouclier
La Shoah a marqué l’histoire humaine au fer rouge. Mais son souvenir, détourné de sa portée universelle, est devenu l’armure d’un État qui refuse toute remise en cause. Le devoir de mémoire a été déformé en droit à l’impunité.
Or, on ne répare pas une injustice historique en en perpétrant une autre. On ne restaure pas la dignité d’un peuple en niant celle d’un autre. On n’efface pas une souffrance passée en infligeant une souffrance présente.
Israël, né du martyre juif, est devenu le bourreau des Palestiniens. Et tout cela se fait avec l’assentiment tacite de nos démocraties. L’Europe, qui devrait incarner l’exigence de justice après ses propres crimes, préfère détourner le regard.
Et les rares voix qui s’élèvent, qu’elles soient juives, chrétiennes, musulmanes ou athées, sont systématiquement disqualifiées. Non pas pour ce qu’elles disent, mais pour ce qu’elles dévoilent.
3. De la milice à la terreur : le fruit de notre aveuglement
Le Hamas, comme le Hezbollah avant lui, n’est pas né terroriste. Ils sont nés comme des forces de protection, en réaction à une menace militaire réelle : celle d’Israël.
Le Hezbollah est apparu au Liban après l'invasion israélienne de 1982. Le Hamas est né à Gaza lors de la première Intifada. Tous deux, dans un premier temps, remplissaient une fonction de milice : protéger leurs populations de l’agression extérieure. Une fonction d’auto-défense, en l’absence d’État stable ou de protection internationale.
Mais quand un conflit dure trop longtemps, quand la justice internationale déserte, quand les droits humains sont ignorés, la milice se transforme. Elle se durcit. Elle déraille. Elle dévore ce qu’elle devait protéger.
Et elle devient ce que l’on redoute : une force obscure, violente, incontrôlable. Non pas par nature, mais par déformation. Non pas par essence, mais par abandon.
« Le terrorisme n’est pas une idéologie. C’est la moisissure d’un monde qui refuse la justice. » — Duchesse
Et cette moisissure-là, si on continue à la nier, à la bombarder, à la réprimer sans réparer l’injustice initiale, devient le prélude à un conflit mondial. Parce que l’histoire ne se résume pas à la Shoah. Parce que l’histoire l’a prouvé : ce que l’on refoule en silence finit toujours par ressurgir dans le bruit.
4. La famine comme arme, l’Occident comme complice
À Gaza, on meurt de faim. Littéralement. Et ce n’est pas un désastre naturel. C’est un choix militaire, stratégique, assumé par Israël. Les camions sont bloqués. L’eau est coupée. Les semences sont détruites. On laisse les enfants dépérir.
Et que fait l’Occident ? Il compte les calories au lieu de compter les morts. Il justifie, il relativise, il se tait. Il trouve des nuances là où il devrait dresser des actes d’accusation. Il s’émeut d’un hôpital frappé, puis oublie. Jusqu’au prochain missile.
« Certains livres, on peut les critiquer, les brûler, les réécrire. Mais celui-là, non. Celui-là, il faut le retirer des mains. Parce qu’il suffit d’un mot juste pour faire trembler un mensonge sacré. » — Duchesse
La famine de Gaza est notre honte. Elle signe l’effondrement de la conscience morale européenne. Et personne ne pourra dire : « Je ne savais pas. »
Conclusion : ce que la satire refuse d’abandonner
Critiquer Israël n’est pas nier la Shoah. Ce n’est pas haïr les Juifs. Ce n’est pas soutenir les islamistes. C’est refuser la justice à géométrie variable. C’est défendre la dignité humaine même quand elle est défigurée par la peur, la haine ou le silence.
C’est rappeler que la souffrance ne donne pas droit à l’impunité. Et que la mémoire, quand elle devient exclusive, perd sa force universelle.
Et tant qu’il restera un chat pour griffer dans le bon sens, Duchesse continuera d'écrire. Pas pour dénoncer à la place des autres, mais pour leur tendre un miroir. Aujourd’hui, c’est celui de la honte.
« Ce n’est pas un État qu’on protège. C’est un mensonge. Et ce mensonge tue. » — Duchesse
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