🛸 Drone Wars III – Les armes du futur proche
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Note liminaire de Christine
Dernier volet du triptyque Drone Wars. Après l’usure invisible (L’attaque des drones) et les privilèges visibles (Les passe-droits), voici venir le temps des armes. Elles ne tirent pas toujours des balles, mais elles visent toujours aussi juste : données, images, signaux, algorithmes.
Introduction — Les drones ont changé de nature
Autrefois, on disait « armes de guerre ». Aujourd’hui, on parle d’« outils de sécurité », de livraison, de spectacle. Les drones ont cessé d’être seulement des instruments militaires pour devenir des extensions du contrôle civil.
Ne vous y trompez pas : ce n’est pas la guerre qui a disparu. C’est la paix qui s’est numérisée.
Et quand on panthéonise un abolitionniste de la peine de mort tout en perfectionnant des façons propres d’exclure ou de supprimer, on a là une illustration parfaite du paradoxe républicain.
Partie I — La militarisation du civil
Des drones dans les stades, sur les plages, dans les ports. Les préfectures s’en félicitent : « sécurité renforcée », « innovation technologique ». Mais ce qu’on appelle sécurité n’est souvent qu’une surveillance raffinée, mieux empaquetée.
Les frontières entre militaire et civil ont fondu. Et dans ce flou, tout le monde devient suspect — sauf, bien sûr, ceux qui tiennent la caméra.
Partie II — La privatisation du contrôle
La technologie n’appartient plus à l’État : elle appartient à ceux qui savent la monétiser. Certaines boîtes vendent le drone, d’autres les images, d’autres encore la peur. Le tout sous couvert de « protection ». Ce marché transforme la surveillance en produit ; le citoyen devient matière première. Sous couvert d’efficacité, on délègue la mise sous surveillance — et on externalise la responsabilité.
Partie III — Le futur déjà là
Les micro-drones reconnaissent un visage, suivent un signal, frappent sans pilote. Et demain ? Un script d’intelligence artificielle suffira à décider qui mérite d’être « neutralisé » — symboliquement, socialement ou physiquement. La guerre sans contact. Le contrôle sans trace. Le meurtre sans sang.
Partie IV — La peine de mort 2.0 🕯️
On panthéonise Badinter pour avoir aboli la peine de mort.
Mais pendant ce temps, on perfectionne l’art d’ôter la vie sans jamais se salir les mains. Plus besoin de couper des têtes : il suffit de couper un signal. Le sang, aujourd’hui, ne coule plus — il s’efface dans les métadonnées. Les exécutions sont propres, administratives, silencieuses.
Le progrès a transformé le meurtre en protocole, et la conscience en option.
On se félicite d’avoir fermé les prisons quand on ouvre des systèmes de notation sociale.
On pleure les condamnés d’hier pendant qu’on fabrique les exclus de demain.
Et surtout, on célèbre l’humanisme… en déléguant la sentence à des algorithmes.
Il existe pourtant un vieux réflexe bien humain : le deux poids, deux mesures. Tout dépend de qui tient la manette du drone — ou des palmes dans l’eau. Quand un militaire ou un opérateur commet une erreur, on parle de dysfonctionnement. Quand une simple citoyenne subit un incident, on parle de dérive individuelle — voire de paranoïa. La hiérarchie excuse les uns, mais soupçonne les autres.
J’ai voulu comprendre une prise de vue aérienne trouvée sur les réseaux. J’ai écrit à la gendarmerie. Réponse courtoise : « Nous ne sommes pas compétents, adressez-vous à la préfecture maritime. » J’ai donc écrit à la préfecture maritime. Depuis ? Silence radio. Entre-temps, les drones continuent de survoler les plages comme si de rien n’était.
C’est là que tout se joue : dans cette dilution des responsabilités qui protège le pouvoir et abandonne le citoyen. Chacun se retranche derrière un protocole, un service, un autre niveau d’autorité. Personne ne décide, mais tout le monde surveille. Et pendant que les institutions se renvoient la balle, la violence, elle, poursuit son vol — propre, légale, impeccable.
Conclusion — Ce qu’ils n’ont pas prévu
Ils ont oublié une chose : la technologie, aussi fine soit-elle, a toujours un angle mort. Et dans cet angle mort, il reste des consciences humaines. Des plumes, des voix, des gens qui documentent. Des résistants calmes, précis, patients. La guerre ne se gagnera pas par les armes. Elle se gagnera par la mémoire.
#LesMaximesDeDuchesse 🐾
« Aujourd’hui on ne tue plus les gens, on les désactive. »
— Duchesse, griffes affûtées dans une patte de velours. À qui le tour ?
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