Du Hamas à la natation : entre caillassages et clapotis, il faut choisir
Ou comment les groupes criminels et terroristes se nourrissent du vide pour se faire passer pour des résistants
Citation d’ouverture :
“Ce n’est pas selon où tu es situé qu’on te juge,
mais selon de quel côté de la barrière on a décidé de te placer.”
Introduction
Il y a des mots qu’on galvaude. "Résistance" en est un. Des groupes armés, des mafias, des extrémistes religieux ou politiques s'en parent pour justifier leurs actions. Ils ne sont pas les premiers à le faire, et ils ne seront pas les derniers.
Mais il est temps de reprendre le fil logique : comment en arrive-t-on là ? Et pourquoi ces groupes — qu’ils soient islamistes, mafieux ou les deux à la fois — prospèrent dans certains contextes et pas d’autres ?
1. Là où l’État faillit, le chaos s’organise
Les groupes terroristes ou mafieux n’émergent jamais dans un État fonctionnel. Ils prospèrent sur les décombres d’un appareil étatique corrompu, faible, ou complice.
Quand l’État ne protège plus, ne redistribue plus, ne rend plus la justice — alors d’autres prennent sa place.
Mais attention — ce vide n’est pas un accident de l’histoire. Il est le fruit d’un abandon, souvent aggravé par la corruption.
Dans nombre de pays du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Asie, les gouvernements en place accaparent les richesses, détournent les aides internationales, répriment les opposants — et laissent les populations se débrouiller seules.
C’est une forme de trahison institutionnelle : la corruption d’en haut engendre l’abandon d’en bas.
Pas de sécurité. Pas de justice. Pas de redistribution. Pas de services publics. Les gens vivent sans aucun filet social, dans une précarité permanente.
Pas de retraite. Pas d’allocations. Pas de santé. Pas d’école digne de ce nom. Pas d’État.
Et dans ce vide orchestré, ce ne sont pas les poètes qui s’installent. Ce sont les plus durs. Les plus organisés. Les plus armés.
Et pour être acceptés, ils commencent par nourrir. Soigner. Distribuer. Organiser. Ce qu’on appelle clientélisme, version kalachnikov. Ce n’est pas un acte de charité, c’est une stratégie de domination.
Les populations, elles, ne choisissent pas par adhésion idéologique au départ. Elles choisissent parce qu’elles ont faim. Parce qu’elles ont peur. Parce qu’elles n’ont plus personne à qui faire confiance.
Quand un peuple est abandonné, les monstres arrivent en sauveurs. Et ceux qui les ont rendus possibles, ce sont les États défaillants.
2. En Occident, on alimente le système que l’on prétend combattre
La France, comme d’autres pays occidentaux, dénonce l’islamisme, la délinquance, la radicalisation. Mais elle ferme les yeux sur les circuits qui les nourrissent.
Le trafic de drogue en est un, massif. Le blanchiment, un autre. Les zones de non-droit tolérées, un troisième.
Les réseaux mafieux implantés en Europe — notamment ceux à forte composante maghrébine, subsaharienne ou balkanique — ne sont pas des petits voyous de quartier. Ce sont des puissances économiques et sociales alternatives.
Et dans certains cas, ils flirtent avec les discours radicaux pour justifier leur autorité, asseoir leur légitimité, ou même “protéger” leur territoire. C’est là que la délinquance rejoint l’idéologie. Pas toujours sincèrement. Mais suffisamment pour recruter, impressionner, et créer l’illusion d’un combat.
Et ça fonctionne d’autant mieux que les consommateurs occidentaux de drogue ferment les yeux. On veut “décompresser” avec un rail de coke en soirée, mais on ne veut pas savoir qui finance notre argent. Ensuite, on allume des bougies pour les policiers agressés par les mêmes réseaux qu’on entretient.
Hypocrisie collective, schizophrénie assumée.
3. Dérives, discours inversés et confusion morale
Ce qui rend cette mécanique si dangereuse, c’est l’inversion des rôles. Les groupes terroristes se présentent comme des justiciers. Les mafias se posent en garants de l’ordre local. Les caïds deviennent des modèles pour une jeunesse laissée sans repères.
Et tout cela se fait sur fond d’un État désarmé — intellectuellement, financièrement, moralement.
Et que fait le discours public ? Il flotte. Il accuse sans nommer. Il condamne sans comprendre. Il légifère à la va-vite.
Il ne dit pas : "Ce système s’effondre parce qu’on a laissé un vide." Il dit : “Ce sont les extrêmes, les méchants, les autres.”
Mais l’extrémisme n’est pas une maladie mentale. C’est une réponse tordue à une situation tordue.
Ce sont des individus ou des groupes qui repèrent des failles, des abandons, des injustices — et qui en font une arme. Ils ne sont pas fous. Ils sont efficaces.
Et ils savent que tant qu’on confondra résistance avec violence organisée, et autorité avec corruption molle, ils auront toujours le champ libre.
Conclusion : Résistance ou discipline ?
Dans ce climat, il devient presque subversif de simplement tenir droit. De ne pas céder au chaos, ni au confort, ni à l’appel du cynisme.
Il faut une autre forme de résistance. Une résistance sans arme. Sans haine. Mais avec de la rigueur.
Ce n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas vendeur. Mais c’est ce qui tient encore debout.
Un poing fermé, immergé dans une eau calme : voilà ce que les groupes de violence ne comprendront jamais.
Que la vraie force n’a pas besoin de bruit.
Qu’elle tient, qu’elle persiste, qu’elle forge — sans s’imposer par la terreur.
Et parfois, cette force-là, elle nage. En silence.
Écoutez “Outro” de M83 en lisant ces lignes. Ce n’est pas un hymne guerrier. C’est une montée lente, régulière, une pulsation intérieure. Comme un corps qui fend l’eau sans bruit, mais sans faillir.
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