Œil pour œil, silence pour silence : autopsie d’un Talion moderne
Quand la justice devient vengeance, et que les principes changent de camp. 🎥 Écoutez cet article en version vidéo : https://youtu.be/pdi2Mq9BBJY
I. Le choc, la posture, le paravent
En 2011, les États-Unis localisent Ben Laden dans un complexe au Pakistan. Une équipe restreinte. Une intervention ciblée. Un tir à la tête.
Pas de bombardement. Pas de punition collective.
C’était censé être le modèle occidental de la frappe chirurgicale : désigner un responsable, l’atteindre, et maintenir l’illusion d’une éthique guerrière.
En 2024, Israël bombarde Gaza. Quartiers rasés. Enfants tués. Hôpitaux détruits.
La rhétorique ? “Ils ne sont pas innocents, puisqu’ils ne dénoncent pas les terroristes.”
C’est le Talion réinterprété : le silence devient un crime. La proximité, une faute.
Et pendant ce temps-là, les mêmes capitales qui s’indignent des frappes russes sur l’Ukraine applaudissent en sourdine les frappes israéliennes sur les civils.
Le droit humanitaire devient variable d’ajustement.
Les principes, des éléments de langage.
II. Le coupable idéal : peuple silencieux, regard désigné
Les Gazaouis ne dénoncent pas les terroristes, dit-on.
Donc ils sont complices.
Donc on peut les tuer.
Donc… ils ne sont plus innocents.
Même si cette rhétorique peut s’entendre dans certains contextes localisés, à l’échelle d’une guerre, c’est le discernement — et non la généralisation — qui doit prévaloir.
Ce n’est plus une question de riposte, mais de ciblage moral.
Et ce glissement n’est pas marginal : il est central.
On l’a vu ailleurs. À Falloujah. À Grozny. À Marioupol.
Mais la différence, c’est que certains coupables désignés sont devenus intouchables — et que leurs victimes, elles, ne valent plus rien sur l’échelle de l’indignation.
III. Le Talion sans frein : de la légitime défense à la punition collective
La loi du Talion, dans son principe ancien, visait à limiter la vengeance. Œil pour œil — pas famille pour œil, pas quartier pour œil.
Aujourd’hui, certains États invoquent ce principe non pour contenir la violence, mais pour l’étendre :
Une roquette tombe ? On frappe une école.
Un soldat est enlevé ? On affame un peuple.
Un silence devient une complicité ? On vise les enfants.
Ce n’est plus du droit. C’est de la doctrine punitive.
Et l’Occident, qui prétend défendre la démocratie, trie ses morts.
IV. Deux poids, deux douleurs : Ukraine, Gaza, et les larmes sélectives
Quand des civils ukrainiens sont bombardés, on crie au crime de guerre.
Quand des civils palestiniens sont bombardés, on parle de dommage collatéral.
Même souffrance. Deux récits. Deux traitements médiatiques. Deux silences.
Cette hypocrisie est plus qu’un biais.
C’est un système de hiérarchisation des vies.
Un mort ukrainien mérite une statue.
Un mort palestinien mérite… un soupçon.
V. Rendre, oui — mais pas comme eux
Alors se pose la vraie question : comment répondre à ça ?
Faut-il rendre coup pour coup ? Haïr sans nuance ? Frapper large, frapper fort, frapper tous ?
C’est le piège.
Car à ce jeu-là, le Talion devient contagieux.
Et chacun finit par justifier ses propres abominations en pointant celles de l’autre.
Mais il existe une autre voie : rendre avec précision.
Nommer. Écrire. Isoler les responsabilités. Briser les masques. Et laisser les faits gratter jusqu’à l’os.
VI. Conclusion – Duchesse entre en scène
« Ils voulaient que je rende le mal au hasard.
J’ai préféré viser.Ils voulaient que je hurle avec la meute.
J’ai préféré écrire avec les dents.Et maintenant qu’ils ont compris que je parle…
Ils prient pour que je me taise. »
— Duchesse
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