🫵 La chute : quand les sociétés se détruisent à force d’inégalités des chances (Taxe Zucman)

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Note liminaire de l’autrice

Cet article constitue le troisième et dernier volet d’un triptyque consacré aux formes contemporaines du pouvoir.
Après le portrait de Raphaël Graven, reflet d’une faillite humaine, puis le spectacle de l’humiliation, mise en scène collective, vient maintenant le moment d’élargir le regard : celui de la société tout entière.

Car une société qui érige l’humiliation en mode de gouvernement ne se renforce pas : elle se détruit de l’intérieur.

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Introduction

On juge une société à la manière dont elle traite ses plus vulnérables, et en particulier ses enfants.
Une société qui choisit l’humiliation comme principe de gestion ne bâtit rien : elle prépare sa propre chute.

Elle croit discipliner ; elle ne fait que semer la rancune.
Elle croit neutraliser ; elle ne fait que miner ses fondations.
Et le verdict de l’Histoire est toujours le même : la chute, inévitable.

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L’humiliation institutionnalisée

Ce qui, autrefois, pouvait sembler une exception est devenu un système.
Les humiliations ne sont plus des accidents isolés : elles sont institutionnalisées.
Elles se déroulent dans l’école, à l’hôpital, dans les prétoires ou aux guichets administratifs.
Chaque fois que l’on rabaisse un individu au lieu de l’accompagner, on fabrique une blessure sociale.
Chaque fois qu’un enfant est humilié en classe, qu’un citoyen est sermonné publiquement, qu’un patient est traité comme un dossier plutôt qu’une personne, c’est le même rituel qui se répète : celui d’un pouvoir qui se donne en spectacle.

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L’égalité des chances : une humiliation silencieuse

La République proclame que tous naissent égaux.
Mais l’existence même de dispositifs d’« égalité des chances » est un aveu : si nous étions réellement égaux, il n’y aurait pas besoin de les inventer.
Mettre en place ces correctifs, c’est reconnaître de fait l’injustice des points de départ.
Et pire encore : quand l’égalité en droits elle-même est contestée, le pacte républicain se fissure.

Ne pas donner sa chance à quelqu’un, c’est l’humilier en silence.
Retirer ses chances à certains pour favoriser d’autres par clientélisme ou favoritisme, c’est humilier doublement.

Et dans cette humiliation-là, le citoyen ne voit pas seulement une inégalité : il perçoit que le jeu est truqué.

Ceux qui promettent l’égalité des chances sont souvent les mêmes qui jurent du ruissellement : de l’aisance des puissants jaillirait un bénéfice pour tous.
Or, depuis des décennies, ce bénéfice se fait attendre. Et pendant ce temps, la même question revient sans cesse sur la table : faut-il taxer davantage les plus riches ?
Chaque génération politique ravive le débat, chaque gouvernement promet d’y réfléchir, mais la décision est toujours reportée.

Aujourd’hui encore, certains avancent des propositions comme la taxe Zucman, mais elles sont traitées davantage comme des curiosités que comme des pistes sérieuses.
Là encore, une Arlésienne politique : on en parle, on l’agite, mais elle n’arrive jamais.
À la place, on distribue de la poudre de perlimpinpin aux yeux des plus crédules, tout en préservant les mêmes équilibres.

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De la rancune à l’effondrement

L’humiliation n’engendre jamais la loyauté.
Elle fabrique du ressentiment, de la rancune, de la colère rentrée.
À force de répéter le même rituel, les sociétés accumulent un capital de rancunes qui finit toujours par se retourner contre elles.

Les humiliés d’hier deviennent les forces de rupture de demain.
Et c’est à ce moment-là que l’édifice craque.

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Le verdict de l’Histoire

Les empires qui se croyaient éternels ont souvent chuté moins par la force de leurs ennemis que par l’usure de leurs humiliations internes.

Une société qui humilie ses enfants n’a pas d’avenir.
Elle croit gouverner, mais elle prépare sa propre fin.
Car l’Histoire, elle, n’a pas besoin de frapper : elle attend.
Wait and See.

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Conclusion

Ainsi se referme ce triptyque :

• Un homme (Raphaël Graven).

• Un rituel (le spectacle de l’humiliation).

• Une société entière (qui se détruit à force d’humilier).

La chute n’est pas un accident lointain : elle commence dès lors que l’humiliation devient un mode de fonctionnement collectif.
Et aucune République, aucun empire, aucune démocratie fatiguée n’y échappe.

Voilà pourquoi ce triptyque ne s’achève pas sur une note d’espoir, mais sur une lucidité mordante. Duchesse, elle, a choisi sa formule :

#LesMaximesDeDuchesse 🐾
« Les sociétés qui humilient leurs enfants finissent toujours par tomber. Wait and see… »
— Duchesse, griffes affûtées dans une patte de velours. Le vin se bonifie avec l’âge. Duchesse avec ses abonnés. Alors, qu’est-ce que tu attends ?

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