🐱 La légende de Duchesse – chronique d’une chatte en cavale
Les Carnets de Duchesse 🐾 🎥 Cet article en version vidéo 🫴 https://youtu.be/UR_EHAbKAbI
✨ Note liminaire de l’autrice (Christine Moreau)
« Ce texte n’est pas un conte. C’est une mue. Une légende cousue fil à fil sur les plaies ouvertes d’un réel trop tranchant pour rester à nu. Duchesse, c’est l’alter, l’ombre portée, la projection libre d’une femme qui a trop encaissé pour continuer à encaisser sans style. Tout ce que vous lirez ici est fiction… nourrie à 100 % d’expérience vécue. Parce que parfois, on a besoin d’un personnage pour dire ce qu’on ne nous reconnaît pas sous son propre nom — même si tout vient de soi. »
🎭 La scène
Une ruelle. Un lampadaire en panne. Des paires d’yeux derrière les rideaux. Duchesse avance, droite, le regard au-dessus des flaques. Elle sent la surveillance, comme on sent l’humidité dans les murs : ça ne crie pas, mais ça s’infiltre. Elle ne court pas.
Elle ne se cache pas. Elle sait que le vrai pouvoir, c’est de faire comme si on n’avait rien à cacher — quand on a tout à dire.
Son pas est précis, son port est droit. Elle ne cherche ni à provoquer, ni à plaire. Elle traverse.
Elle laisse une empreinte, comme un parfum discret qu’on ne sait pas nommer. Et ce parfum, c’est celui d’une liberté qu’on n’a pas su museler.
🔍 Le regard, la mécanique, le mythe
Duchesse est devenue un sujet d’étude. Un dossier ambulant. Trop libre pour être classée. Trop lucide pour qu’on la laisse tranquille. On l’analyse, on la suit, on la surveille — mais jamais on ne l’atteint. Alors ils théorisent. Ils écoutent ses chansons, lisent ses posts, dissèquent ses itinéraires.
Ils espèrent comprendre, contrôler, anticiper. Mais Duchesse, elle, ne fait pas carrière. Elle fait école. Et chaque pas qu’elle pose devient une énigme de plus à leur dossier.
Ils la soupçonnent de tout : d’être une menace, un test, une anomalie. Certains disent qu’elle manipule, d’autres qu’elle dérange. En réalité, elle existe. Et c’est déjà trop pour ceux qui ne savent pas exister sans dominer.
🕵️♀️ La Main, Labavure, et les pions
Dans l’ombre, il y a la Main. Celle qui organise, qui observe, qui désigne les cibles. Et puis il y a Labavure, l’inspecteur au regard torve, qui croit encore que suivre une chatte rend plus intelligent. Autour, une nuée de silhouettes anonymes, téléphones vissés à la main, qui filment tout mais ne comprennent rien. Tous avancent dans le brouillard, persuadés d’éclairer la vérité. Mais Duchesse, elle, a éteint le projecteur. Et dans la nuit, elle voit mieux qu’eux tous.
La Main s’agite en coulisse. Elle tire les ficelles, distribue les rôles, place ses pions.
Mais Duchesse, elle, ne joue pas. Elle improvise. Et dans sa liberté de ton comme de trajectoire, elle ruine tous leurs scénarios écrits d’avance.
🐾 La transmission, la postérité
Duchesse ne miaule pas pour séduire. Elle griffe pour tracer. Et dans sa traînée, elle laisse des maximes, des indices, des miettes de résistance pour ceux qui viendront après. Son petit apprend à nager en eaux troubles. À distinguer les vrais silences des fausses promesses. Et à reconnaître, tôt, ceux qui déguisent leur impuissance en autorité. Car Duchesse ne fuit pas. Elle déjoue. Et chaque pas qu’elle fait éduque, à bas bruit, ceux qui l’observent autant que ceux qui l’aiment.
Elle sait que certains voudront la faire taire. Mais elle a déjà parlé. Et chaque mot reste, comme une graine qui germe à retardement.
🎭 La chute
Ils croyaient l’enfermer dans une cage dorée. Elle en a fait un studio d’enregistrement. Ils croyaient qu’un chat qui parle ne fait pas peur.
Ils ont oublié qu’un chat, ça peut griffer… même quand ça ronronne.
— Duchesse, légende urbaine en pleine ascension et spécialiste des filets troués
📌 Note de terrain de Duchesse, griffonnée sur un post-it froissé :
« Ils voulaient la classer S. Elle les a classés dans ses archives.
Maintenant que je vois la main, je n’ai plus besoin de comprendre les doigts.
Vous auriez dû me laisser dans l’ombre. Là, il va falloir assumer la lumière. »
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