🫵 Raphaël Graven ou le reflet d'une société en faillite humaine
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1. Introduction – De l’homme au drame
Il s’appelait Jean Permanove alias Raphaël Graven. Quarante-six ans, ancien sans-abri au cœur fragile et une existence cabossée. Il est mort le 18 août 2025, en direct sur la plateforme Kick, après des mois de sévices répétés diffusés en streaming.
On l’a humilié, frappé, épuisé. On a transformé sa vulnérabilité en spectacle. Et le pire, c’est que des milliers de spectateurs ont regardé.
Cette mort n’est pas un fait divers sordide. Elle est le reflet exact de ce que notre société est devenue :
une machine à broyer les faibles, à monétiser la souffrance, à détourner les yeux tant que le trafic continue et rapporte.
2. Le rôle des plateformes : le business avant l’humain
Kick n’est pas une exception : c’est l’illustration brutale d’un modèle économique. Tout pour le clic, rien pour l’humain.
Plus c’est trash, plus ça rapporte et plus on laisse faire. Jusqu’à la mort.
Ce qui choque davantage encore, c’est le contraste avec d’autres secteurs : en France, un site pornographique doit exiger une CNI et un consentement écrit des acteurs avant la mise en ligne. Mais filmer un homme mourir à petit feu ? Aucune barrière. Aucune vérification. Aucune règle.
Autrement dit : un rapport sexuel est jugé plus dangereux qu’un assassinat en direct. Voilà où nous en sommes.
3. L’État : une responsabilité volontairement éludée
Les autorités savent annuler un concert du jour au lendemain au nom du “mauvais exemple donné à la jeunesse” ou pour “apologie du terrorisme”, quand les revendications touchent certains sujets sensibles. Mais laisser tourner des images de sévices et de mort, visiblement, n’est pas une urgence.
Ne nous racontons pas d’histoires : avec le nombre de vues accumulées, il est impossible qu’aucun témoin assermenté n’ait croisé ces vidéos. L’État a vu. Et il a laissé faire.
Alors, deux options : soit il a fermé les yeux volontairement, soit il a failli à sa mission la plus élémentaire de protection. 
Dans les deux cas, sa responsabilité est engagée.
4. Le reflet d’une exclusion organisée
Ce qui est arrivé à Raphaël Graven n’est pas un accident. C’est la continuité logique d’un système qui prospère sur l’exclusion et l’humiliation.
Personnellement, je sais ce que signifie l’invisibilisation organisée. Dix ans de recherche active, aucune proposition d’emploi. Mon travail éditorial avec Duchesse existe, est visible, reconnu par des lecteurs — mais feint d’être ignoré par ceux qui devraient garantir l’égalité d’accès et la reconnaissance.
Et comme pour Raphaël, l’exclusion ne s’arrête pas à l’absence d’opportunité :
elle se double d’espionnage, de représailles, de précarité organisée, de provocations et d’humiliations quotidiennes, contre lesquelles l’État m’empêche de me défendre.
Ce que je suis chez moi, on me le fait payer dehors. Mon fils lui-même n’a pas échappé à ces intrusions. C’est cela, la faillite humaine : une société qui exploite jusqu’à l’intime, puis qui rejette pour ne pas assumer son reflet.
5. Une bombe à retardement juridique et politique
Cette affaire est une bombe à retardement.
La France a violé, une fois de plus, les articles fondamentaux de la Convention européenne des droits de l’homme :
- Article 2 : droit à la vie. 
- Article 3 : interdiction des traitements inhumains et dégradants. 
- Article 8 : respect de la vie privée et familiale. 
- Article 14 : interdiction de la discrimination. 
Devant la CEDH, il ne sera pas possible de plaider l’ignorance.
Cette mort, comme tant d’autres humiliations publiques tolérées, prouve que la République a failli. Et qu’elle a déjà perdu le crédit international qu’elle prétend incarner.
6. Conclusion – Hommage et avertissement
Raphaël Graven n’était pas un contenu. C’était un homme.
Son visage, son corps, sa mort ne devraient pas se réduire à une vidéo de plus dans le flux. Ils devraient nous rappeler que nous avons franchi un seuil : celui où l’on accepte de consommer la souffrance humaine comme divertissement.
Cet article est un hommage, mais aussi un avertissement.
Car si nous tolérons que des vies soient broyées pour du buzz, si nous acceptons que l’État détourne les yeux, alors nous sommes déjà complices. Et il ne restera plus rien, sinon des spectateurs muets dans une société en faillite humaine.
« Les sociétés qui transforment l’humiliation en spectacle finissent toujours par s’effondrer sous leur propre barbarie. Ce pays n’y échappera pas. Ce n’est pas une menace. C’est une loi. »
— Duchesse
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